— À la bonne heure ! — s’écria-t-il, — donnez-vous en donc une bonne fois du cancan… du chicard, faites votre Mardi-Gras ! une vie à mort ! hein ! vous allez remplir ma gondole de pierrettes et de débardeuses !
— Ah ! Jérôme, — fit la ménagère.
— Tiens, il a raison, — dit Jérôme, — faut que jeunesse s’amuse… surtout quand elle s’embête !
— Allons, Jérôme, — lui dis-je, — l’heure presse…
— En route, adieu femme, adieu les gamins, — dit le cocher en embrassant sa ménagère et ses enfants.
— À demain matin, Louison, et tiens-moi chaude une crâne soupe à l’oignon… ça restaure après une nuit de février.
Une fois hors de chez lui, je dis à Jérôme :
— Mon brave ami, au risque de perdre dans votre esprit, je dois vous prévenir que je ne me déguise pas pour faire mon Mardi-Gras, mais pour mener à bonne fin une affaire très-importante et très-sérieuse.
— Ah bah ! ah bah ! avec vos enluminures et votre costume de Pierrot, quelque chose de sérieux ?
— De très-sérieux ; je vous dis cela, Jérôme, parce que je puis avoir besoin de vous…
— Vous savez que les amis sont toujours là… Ah çà ! c’est donc quelque chose dans le genre de l’an passé, vous savez… quand j’ai amené le beau grand jeune homme rue du Vieux-Marché avec vous derrière, et qui a ensuite ramené dans ma voiture, une pauvre dame qui ne pouvait pas se soutenir tant elle était faible…
— Oui, mon brave, c’est quelque chose dans ce