Page:Sue - Martin l'enfant trouvé, vol. 7-8.djvu/163

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genre-là… et plus grave encore, si c’est possible… Voilà pourquoi je compte sur vous…

— C’est dit…

Nous étions, en causant ainsi, arrivés au bas de l’escalier de Jérôme.

— Ah çà ! où allons-nous ? — me dit-il.

— Rue du Dauphin… Vous vous arrêterez à quelques pas du no 3, et j’attendrai dans la voiture…

— Bon…

— S’il y a un fiacre à la porte du no 3 ou s’il en vient un plus tard, vous descendrez de votre siège, et, en vous promenant de long en large, vous remarquerez s’il ne sort pas de la maison, pour monter dans ce fiacre, un homme habillé en Pierrot à carreaux bleus…

— Habillé comme vous ?

— Comme moi.

— Et après ?

— Votre voiture suivra celle où il montera, s’arrêtera où elle s’arrêtera, et si vous voyez ce Pierrot en descendre… quelque part, vous me préviendrez.

— C’est entendu ! Seulement, avouez que c’est joliment drôle qu’une affaire si sérieuse, comme vous dites, Martin, se traite entre Pierrots ?

— C’est très-singulier, en effet, mon brave Jérôme ; autre chose de très-important : dans le cas où, plus tard, dans la nuit, vous me verriez revenir et monter dans votre voiture… avec ce Pierrot…

— À carreaux bleus ?

— À carreaux bleus… Ayez surtout soin, je vous en conjure, de ne pas m’appeler Martin… Si mon nom vous échappait, tout serait perdu !!!