Page:Sue - Martin l'enfant trouvé, vol. 7-8.djvu/212

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

si vous vouliez me laisser tenter une dernière fois… de regagner ce cœur que j’ai perdu. »

— Oh ! je vous comprends… je vous comprends, — s’écria le prince attendri et semblant saisi d’un espoir ineffable. — Oui,… je connais Régina, cette résignation la touchera. — « Pour regagner votre cœur, Régina, lui dirai-je, — poursuivit le prince comme s’il se fût adressé à sa femme, — pour regagner votre cœur, que ferai-je ? je l’ignore encore… mais je vous aime tant, Régina, qu’il me semble que je trouverai le moyen de vous persuader tout ce que je vous demande… c’est de me laisser vous aimer… c’est de vous laisser convaincre. Ne vous occupez pas de moi davantage pour cela… Vivez votre vie accoutumée. Oh ! je ne serai pas importun, allez… Seulement, par pitié, ne vous séparez pas encore de moi…assignez-moi un terme… jusque-là, laissez-moi tenter… laissez-moi espérer. »

— Bien ! bien ! — dis-je au prince. — Il est impossible que Mme de Montbar résiste à ce langage si touchant, si résigné.

« — Ne vous engagez à rien envers moi, Régina, — lui dirai-je, poursuivit le prince, — dites-moi seulement : Georges, faites que je vous aime comme autrefois… à force de soins, de dévoûments, d’amour… que sais-je… faites-moi oublier une affection qui m’a consolé des chagrins que vous m’avez causés, et je vous aimerai… et je vous aimerai comme par le passé, voilà la grâce suprême que j’implore, Régina, avec cette promesse de vous… de vous si loyale, si vrai, tout me sera possible,… votre cœur me reviendra… Si pourtant mes tentatives sont vaines… si, après