pouces passés dans les entournures d’un gilet flamboyant, — c’est tout-à-fait entre nous ?…
— Parbleu ! — lui fut-il répondu tout d’une voix.
— Mon maître, — reprit Leporello, — est, comme vous savez, l’amant de Mmes de Beaupréau et de Blinval, mais plus communément de Mme de Blinval…
— Tiens, de Mme de Beaupréau aussi ? — dit la femme de chambre de la marquise d’Hervieux, — c’est donc du fruit nouveau ?
— Du 17 novembre, dans l’après-midi, — répondit Leporello. — J’ai été faire du feu le matin de ce jour-là dans un second petit appartement que mon maître a été obligé de louer à cause de l’augmentation de sa clientèle ; mais pour en revenir à M. de Blinval, il est nécessairement l’ami intime de mon maître, vu que mon maître est l’amant de sa femme.
— Ce n’est pas comme chez nous, — dit la femme de chambre de la marquise d’Hervieux, cette charmante jeune femme blonde que j’avais remarquée sur le perron du musée, — M. le marquis ne peut pas souffrir M. de Bellerive.
— À propos de ta maîtresse, — dit Juliette à sa compagne, — quand Leporello aura fini son histoire, fais-moi penser à te dire quelque chose qui lui fera plaisir…
— Bon… continuez, Leporello.
— Ce matin donc j’avais quitté l’appartement de mon maître pour aller donner un ordre à l’écurie ; le frotteur était resté en haut pendant mon absence. M. de Blinval arrive, on lui ouvre et il entre chez mon maître ; je rentre, l’imbécile de frotteur ne me dit rien, et voilà qu’au bout de dix minutes arrive un commissionnaire avec une