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Page:Sue - Martin l'enfant trouvé, vol. 7-8.djvu/239

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riles, dont j’avais fait l’apprentissage pendant mon séjour à l’hôtel de Montbar, que beaucoup de gens, et même de très-bons esprits, voient ce qu’ils appellent les bases de la hiérarchie sociale… les conditions indispensables du respect des petits envers les grands… C’est une grave erreur, j’ai mille fois entendu avec quelle suprême insolence, avec quelle satyrique audace, il était parlé des maîtres les plus inexorables sur l’observance du Code domestique, tandis que d’autres maîtres d’une affabilité familière, savaient pourtant, par le seul ascendant d’un noble et grand caractère, ou d’une haute valeur personnelle, imposer à leurs serviteurs des habitudes de déférence, de respect, absolument égales en la présence ou en l’absence du maître, d’où j’ai conclu encore, d’après mon expérience personnelle, que rien n’est plus faux que le fameux axiome :

Il n’est pas de héros ou de grand homme pour son valet de chambre.

De faux grand homme, de faux héros, soit ; mais la véritable grandeur d’âme ou d’esprit s’impose, au contraire, peut-être davantage encore dans l’intimité domestique. Je n’oublierai jamais avec quelle vénération touchante un simple et honnête garçon, qui était au service de M. le vicomte de Châteaubriant, me parlait de cet homme illustre, aussi admirable par le cœur, par le caractère, que par le génie.

Mon Dieu ! quand nous parlons de M. le vicomte, — me disait ce digne garçon avec une naïveté charmante, — nous en parlons toujours comme s’il nous écoutait ! (Historique.) Hélas ! Mlle Astarté traitait bien