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Au risque de ce qui pouvait arriver, je jetai vite le billet au feu, craignant l’indiscrétion de Mlle Juliette ; puis je tirai violemment, et à plusieurs reprises, le cordon d’une sonnette.

La femme de chambre de la princesse arriva presque aussitôt.

— Madame se trouve mal — m’écriai-je. — Vite,… Mademoiselle,… du secours ; je vais vous envoyer Mme Félix (c’était l’autre femme de la princesse).

Et, sortant précipitamment, j’ai couru à l’office où était cette femme, qui s’est hâtée d’aller rejoindre Mlle Juliette.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Tel a été le dénoûment de ce drame domestique, dont j’ai fait, pour ainsi dire, agir les personnages à mon gré, ou plutôt selon l’inspiration de ma conscience, selon les exigences sacrées du droit et du devoir.

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Je suis remonté chez moi dans un trouble, dans une anxiété inexprimable, surtout ému de la plus douloureuse compassion envers Just… dont la conduite avait été d’autant plus généreuse, que d’abord il avait cédé à ce sentiment d’égoïsme inséparable de l’amour, puisqu’à cet accès de personnalité avait succédé l’austère sentiment du devoir, du sacrifice

Régina aussi m’a profondément touché, parce qu’elle a été vraie, parce qu’elle a été femme.

D’abord, sous l’impression de la reconnaissance qu’elle devait à son mari, dont la conduite venait d’être