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Page:Sue - Martin l'enfant trouvé, vol. 7-8.djvu/288

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par l’excès même du bonheur qu’elle ressentirait… je lui écrirai que je fais seulement un voyage de quelques jours ; puis, je lui apprendrai de loin, peu-à-peu et avec ménagements… la bonne nouvelle.

» Heureusement… Régina sera heureuse, malgré mes invincibles ressentiments contre… cet homme. J’ai confiance dans les rares qualités de son cœur… je ne doute pas… je n’ai pas le droit de douter qu’il ne soit pour elle ce qu’il doit être.

» Une dernière fois… adieu et merci… mon ami… oh oui ! merci, car vos sages et affectueux enseignements ont germé dans mon âme, et si, dans la vie douloureuse à laquelle je suis désormais condamné, quelques consolations me sont réservées… je les devrai à l’apprentissage du bien, à l’habitude des idées généreuses, élevées, utiles, à l’aide desquelles j’avais espéré reconquérir le cœur de cette vaillante et généreuse femme, à jamais perdu, et par la faute… pour moi… Oui… par ma faute !!

» La leçon est profitable… mais elle est terrible… Si j’avais commencé comme je finis ;… si, au lieu de perdre ma vie dans une oisiveté dégradante qui m’a pour toujours aliéné le cœur de ma femme, j’avais agi comme j’ai agi depuis, grâce à vos conseils… Régina eût été… serait fière de moi, à cette heure !

» Adieu, mon ami, réponse à l’instant, quoique je la sache d’avance… Vous ne pouvez me conseiller un autre parti que celui que je prends.

G. de M. »