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Page:Sue - Martin l'enfant trouvé, vol. 7-8.djvu/289

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CHAPITRE V.


journal de martin (Suite).


La lecture de la lettre du prince de Montbar m’a fait éprouver un sentiment de profonde commisération pour lui ; mais, en même temps, j’ai songé que sa détermination dans laquelle je devais l’encourager, sauvait peut-être la vie de Régina et assurait à jamais son bonheur et celui de Just.

Ce que le prince venait de me raconter de la touchante et courageuse résignation de Madame de Montbar, sa délicatesse poussée jusqu’à l’héroïsme, en cela que liée à son mari par la reconnaissance, elle n’osait ni réclamer cette liberté qu’il lui avait promise, s’il ne parvenait pas à se faire aimer comme par le passé,… ni lui dire, la pauvre femme, qu’elle aimait toujours Just Clément, qu’elle l’aimait peut-être plus que jamais, en raison même des tourments que lui causait cet amour ; tout cela… je l’avais pressenti, deviné ou vu.

J’avais rempli comme de coutume mon service auprès de ma maîtresse pendant ces quatre mois, et mon habitude d’observation, jointe à l’espèce de prescience