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que me donnait mon amour, m’avait initié à presque tous les secrets de ce malheureux cœur si cruellement éprouvé…

Je m’étais, d’ailleurs, résolu, dans le cas où cette situation se fût assez prolongée pour me donner des craintes sérieuses pour la vie de Mme de Montbar, je m’étais résolu d’écrire au prince, sous le nom de M. Pierre, que cette vaine épreuve avait assez duré ; si enfin M. de Montbar ne se fût pas rendu à ces conseils, je me serais décidé à lever les scrupules de Régina en la déliant de la reconnaissance qu’elle croyait devoir à son mari.

Dieu soit loué ! je n’ai pas eu besoin de recourir à ces pénibles extrémités. Régina, Just, M. de Montbar, se sont montrés dignes les uns des autres.

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Voici le billet que, ce matin, j’ai reçu du prince en réponse à ma lettre d’hier, dans laquelle je l’engageais à persister dans sa détermination.

« Je n’attendais que votre approbation pour partir, mon ami ; seulement, sans vous consulter, je me suis décidé à un aveu que vous auriez peut-être combattu.

» Je n’ai pas voulu, en m’éloignant, laisser le moindre regret à Mme de Montbar au sujet de la reconnaissance qu’elle a cru si long-temps me devoir.

» Dans ma lettre d’adieu, je lui dis que ce n’est pas à moi… mais à un ami inconnu, qu’elle doit la réhabilitation de la mémoire de sa mère, la dernière grâce qui me reste à implorer — lui ai-je écrit : — c’est de