Page:Sue - Martin l'enfant trouvé, vol. 7-8.djvu/347

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Duriveau, en se contenant à peine, — ainsi ce sont des conditions… que vous comptez m’imposer ?

— Nécessairement, Monsieur, et vous venez vous en informer de si bonne grâce… que j’éprouve un véritable plaisir à vous les faire connaître… les voici… D’abord je…

— Assez, Madame ! — s’écria impétueusement le comte, — assez ! Puisque vous me supposez assez lâche, assez vil pour accepter une telle ignominie… j’ai hâte de vous détromper.

— Alors… Monsieur… — reprit Basquine avec un sang-froid parfait, — tout en appréciant comme je le dois, l’honneur de votre visite… puis-je savoir ce qui me vaut cette faveur ? car je ne m’explique plus votre présence chez moi.

Le comte, dominé par l’ironique impassibilité de Basquine, tâcha de conserver du calme et reprit :

— Pour vous expliquer le but véritable de ma visite, Madame, il faut reprendre les choses… d’un peu loin.

— Je vous écoute, Monsieur.

— Madame, j’étais l’ami intime d’un homme que vous avez poussé au désespoir, à la mort… terrible extrémité… où vous voudriez sans doute jeter mon fils…

— Je ne me répète jamais… Monsieur, — répondit Basquine avec un accent d’effrayante raillerie.

— Je crois, en effet, Madame, à l’abondance de votre imagination… Je reprends… j’étais donc l’ami intime d’une de vos victimes : c’est vous nommer le malheureux marquis d’Henneville…