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Page:Sue - Martin l'enfant trouvé, vol. 7-8.djvu/362

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d’agents de police vous aura été suggérée par le souvenir des gardes du commerce du grand-papa Du-Riz-de-veau l’usurier, qui s’entourait de ces braves gens comme les anciens barons de leurs hommes d’armes.

— Les leçons d’histoire de votre précepteur vous ont été du moins profitables, — dit le comte, avec un imperturbable sang-froid. — Du reste la comparaison est juste, car ces deux agents de police ont l’ordre de vous suivre partout où vous irez, et, dans certaines circonstances, de vous arrêter immédiatement… Croyez-moi donc, faites vos adieux à Madame, le plus tôt possible ; et revenez ensuite chez moi… nous aurons aussi à causer ; si, comme j’en suis certain, votre pauvre petite tête se calme, vous conviendrez, en retrouvant votre bon sens, que j’ai agi comme je devais agir, et vous deviendrez, ma fermeté aidant, un honnête garçon… — Puis se retournant vers Basquine : — Je vous laisse, Madame et sors de chez vous dans la plus parfaite quiétude d’esprit sur ce que vous pouvez tenter contre moi ou contre mon fils… C’est, je l’espère, ce que je puis avoir l’honneur de vous dire de plus cruel… de plus désespérant.

— C’est vrai, Monsieur, — répondit Basquine avec une humilité sardonique, — je reconnais l’impuissance de ma haine contre vous… J’ai péché… je me repens… c’est ma faute… ma très-grande faute ; croyez, d’ailleurs, Monsieur, que je sais apprécier votre manière d’entendre et d’exercer l’autorité paternelle… Il y a quelque chose de si pénétrant, de si persuasif dans votre éloquence doublée d’agents de police, et qui montre la prison en perspective, que je ne doute pas que M.