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Page:Sue - Martin l'enfant trouvé, vol. 7-8.djvu/365

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trapus, vigoureux, portant de vieux paletots d’une couleur douteuse et d’énormes cannes plombées ; ces deux agents de police qui s’étaient jusqu’alors promenés dans la rue sans quitter des yeux la porte de la maison de Basquine, s’empressèrent de se rendre auprès du comte.

— Redoublez de surveillance — leur dit-il ; — que personne ne sorte sans être examiné attentivement ; mon fils peut tenter de s’échapper sous un déguisement.

— Soyez tranquille, Monsieur le comte — dit l’un des deux agents — nous avons bon pied, bon œil.

— Si à six heures mon fils n’a pas quitté cette maison — reprit le comte — l’un de vous ira requérir l’assistance d’un magistrat pour entrer dans cette demeure, où vous arrêterez mon fils, que vous conduirez chez moi avant de le mener en prison.

— C’est entendu, Monsieur le comte.

— S’il sort avant six heures, vous lui déclarerez qu’il vous accompagne chez moi, ou que sinon vous le conduirez immédiatement à la Conciergerie.

— Oui, Monsieur le comte.

— Vous vous êtes précautionnés d’un fiacre ?

— Oui, Monsieur le comte, le voilà là-bas…

— Et… — ajouta M. Duriveau, sans pouvoir cacher une impression pénible, — si vous êtes obligés… d’employer la force pour vous emparer de mon fils, je vous recommande les plus grands ménagements.

— N’ayez pas peur, Monsieur le comte, nous nous y prendrons comme lorsque nous avons à charger pour Saint-Lazare une de ces demoiselles qui, n’aimant pas ce voyage-là, mordent et égratignent comme de petites chattes en colère.