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Page:Sue - Martin l'enfant trouvé, vol. 7-8.djvu/369

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d’ici pour tomber sous la main brutale d’ignobles agents de police !

— S’ils me touchent, je les tue ! — s’écria Scipion.

— Vous ne les tuerez pas, — dit Basquine en haussant les épaules, — ils vous arrêteront, et vous reconduiront chez votre père… comme un écolier qu’on mène en pénitence…

— Basquine… vous voulez donc me rendre fou de rage ! — s’écria Scipion en frappant du pied avec fureur.

— Oui, je le voudrais, — reprit durement Basquine… — Vous n’auriez pas du moins la conscience de votre ridicule et misérable position… Cet homme vous a-t-il assez raillé, assez outragé, assez bafoué devant moi ! Tenez, il a imaginé je ne sais quelle histoire à propos d’une haine qui daterait de mon enfance et de la vôtre… Eh bien ! si cela était, votre père se serait chargé de ma prétendue vengeance, car je ne souhaiterais pas à mon ennemi mortel… une position plus honteuse, plus écrasée, plus atroce que celle que cet homme vous a faite !…

— Ne dirait-on pas que j’ai courbé le front devant lui ! — s’écria Scipion ; — ne l’avez-vous pas vu rougir, pâlir sous mes sarcasmes ?

— Encore une fois des mots… des mots… voilà tout, — dit Basquine, — qu’est-ce que ça lui fait, vos sarcasmes ? Il a le beau rôle, lui… il vous domine, il vous mate… vous avez beau vous débattre… il vous tient dans sa main, il faudra vous soumettre, obéir lâchement comme un enfant qui demande pardon… sinon la prison, autre humiliation plus horrible encore. Voyez-vous l’effet dans Paris, à votre club… parmi vos