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Page:Sue - Martin l'enfant trouvé, vol. 7-8.djvu/381

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pensée de Basquine ; pourtant il ressentait une sorte de vague angoisse mêlée d’une âpre curiosité.

À ce moment, Basquine, se levant de son fauteuil, alla s’asseoir à côté de Scipion, sur un divan, et lui dit à demi-voix :

— Je ne peux raconter tout haut ce qu’il me reste à vous confier de mon projet… On pourrait… nous entendre. Écoutez-moi bien… cher démon… manqué… Approchez votre oreille.

Et sous prétexte de parler bas à Scipion, Basquine passa familièrement son bras autour du cou du jeune homme, et appuya son menton sur son épaule.

En sentant la douce pression du bras de Basquine, en sentant le souffle de ses lèvres caresser sa joue, Scipion ne pût s’empêcher de tressaillir d’amour et de désir, malgré les tumultueux et implacables ressentiments de sa haine contre M. Duriveau.

— Nous voici donc en possession d’une maison isolée, solitaire, — poursuivit Basquine, à demi-voix ; — maintenant voici ce que je suppose… il est maintenant quatre heures et demie… vous vous rendez chez Mme Wilson…

— Chez Mme Wilson ? — s’écria Scipion stupéfait.

— Plus bas donc, indiscret… — lui dit Basquine, en rapprochant la tête de Scipion de la sienne, par un petit mouvement brusque et coquet, rempli de grâce, puis elle ajouta :

— Oui… tu vas chez Mme Wilson…

— Et les agents de police ? — murmura Scipion.

— Innocent !! Et le mur de mon jardin qui donne sur