Page:Sue - Martin l'enfant trouvé, vol. 7-8.djvu/382

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cette maison en construction — répondit Basquine en souriant, — Leporello te tiendra une échelle… et, leste et joli comme Chérubin, tu seras déjà loin… que ces misérables seront encore à t’attendre à ma porte…

— C’est vrai… — s’écria Scipion, — j’avais oublié cette ressource… ainsi à cette odieuse prison, j’échapperai du moins…

— Je l’espère bien… Tu te rends donc chez Mme Wilson, ton père s’est bien gardé de l’instruire de rien… comptant toujours l’amener au mariage.

— Sans doute… mais qu’irai-je faire chez Mme Wilson ? — demanda Scipion dans sa stupeur croissante.

— Tu iras faire, si tu le veux, cher démon, les yeux doux à Raphaële (je ne suis pas jalouse) en attendant sa mère, si celle-ci n’est pas rentrée ; si, au contraire, tu la trouves chez elle… tu prends un air hypocrite et pénétré… Vous savez malheureusement prendre tous les airs que vous voulez, Monsieur… et vous dites à Mme Wilson : — Ma chère et charmante belle-mère (il faut éloigner tout soupçon), je viens vous enlever… oui, vous enlever tout de suite sans même vous laisser le temps de dîner… J’ai un fiacre en bas… — Et où voulez-vous me conduire, mon cher Scipion ? te dira Mme Wilson. — Faire une bonne œuvre… ma charmante belle-mère, — répondras-tu, — faire une action délicate… généreuse… mais qui ne peut avoir toute sa délicatesse… toute sa générosité… qu’accomplie par vous… car il s’agit d’une femme, d’une pauvre paralytique… dont vous pouvez être l’ange sauveur… cette infortunée vous en dira davantage, car c’est son secret… Venez donc vite… chère belle-mère, les mi-