Page:Sue - Martin l'enfant trouvé, vol. 7-8.djvu/384

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dire, sur les genoux du jeune homme ; — crois-tu que cet homme, qui voulait t’écraser de honte, ne serait pas à son tour écrasé ? Et quelle parole foudroyante à lui jeter de loin à la face : J’ai fait… ce que vous avez fait… mon père.

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Dix minutes après cet entretien, la nuit, hâtive à cette époque de l’année, était venue.

Leporello appuyait une échelle le long du mur du jardin de Basquine (nous avons dit que sa maison était située entre cour et jardin), et pendant que les agents de police redoublaient de surveillance à la porte de la rue, Scipion, grâce à l’obscurité de la nuit et au secours de Leporello, passait par-dessus le mur, descendait dans un terrain où s’élevait une maison en construction, et se glissant à travers deux planches de la clôture provisoire, sortait à deux cents pas au-dessus de l’endroit où croisaient les agents.

Une demi-heure environ après l’évasion de Scipion, Leporello et Astarté avaient ensemble l’entretien suivant :

— J’espère, mon pauvre Leporello, que, pour ta seconde journée de service ici, en voilà, des aventures !

— Ne m’en parle pas ; ma chère… j’en suis tout étourdi. Une fois M. le vicomte dehors… grâce à l’échelle et au terrain en construction, ne voilà-t-il pas ce condamné politique que Madame cachait ici depuis ce matin qui prend le même chemin que M. Scipion, à l’aide de l’échelle que je lui ai aussi tenue.