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qu’alors pouvoir justement compter) il avait, disons-nous, raconté à Basquine comment il était parvenu à sauver Régina de l’horrible guet-apens où elle avait failli être victime du comte Duriveau.

Martin alors supposa (il ne se trompait pas) que cette confidence avait plus tard donné à Basquine la pensée de la terrible vengeance qui devait s’accomplir à ce moment.

Quelques secondes avant que le cabriolet qui le conduisait à toute bride, se fût arrêté devant l’allée de la maison de la rue du Marché-Vieux, Martin, à la faveur de la faible clarté d’un réverbère lointain, vit une femme sortir en courant de cette maison fatale… et bientôt disparaître dans la brume obscure où était plongée l’autre extrémité de la rue.

Cette vision soudaine disparut si rapidement, qu’il fut impossible à Martin de distinguer la figure ou la taille de cette femme, et de reconnaître si c’était ou non Basquine…

Le cabriolet ayant atteint la maison, Martin sauta à terre, trouva la porte entr’ouverte ; il la poussa si brusquement qu’en retombant elle se referma d’elle-même, le pêne de la serrure ayant joué par ce choc.

Sans s’inquiéter de cet incident, Martin traversa l’allée noire, et gravit précipitamment l’escalier au milieu des ténèbres ; ses pressentiments lui disaient que la scène de vengeance à laquelle Basquine le conviait, se passait au troisième étage… dans ce même lieu où le capitaine Just avait arraché Régina des mains de M. Duriveau.

À son grand étonnement, Martin n’entendit pas le