que M. et Mme Just Clément (tel était le nom de ces personnages) voyageaient à petites journées.
— Mon ami, quelle peut donc être la destination de ces immenses bâtiments ? — demanda Régina à son mari. — Vois donc… c’est un coup d’œil magnifique.
— En effet, — répondit Just en paraissant partager la surprise et l’admiration de sa femme, — est-ce un château, est-ce une exploitation rurale, est-ce une manufacture ? je ne sais… Et puis, l’on dirait que tout le pays que nous parcourons, a subi depuis quelque temps une transformation complète… Ces canaux de construction récente… ces ponts nombreux, ces barrières fraîchement peintes, ces routes parfaitement établies, et dont plusieurs sont à peine terminées, ces chemins nouvellement plantés d’arbres, ces immenses défrichements, tout annonce une incroyable activité de travail.
— Et cependant, nous n’avons rencontré personne sur notre route… Cela est étrange… n’est-ce pas, Just ?
— C’est très-singulier, en effet, Régina… mais, si tu veux, nous allons suivre cette route qui paraît aboutir aux bâtiments de l’aile gauche, et là, en notre qualité de voyageurs touristes et curieux, nous demanderons et nous saurons, sans doute, la destination de ce magnifique établissement.
— Et, peut-être, — dit Régina, — nous permettra-t-on de le visiter.
— Je n’en doute pas, Madame, — répondit gaîment Just — si vous vous chargez de présenter cette requête.