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— Allons, allons, Monsieur le flatteur, — répondit Régina non moins gaîment, — dirigez nos pauvres chevaux vers ce palais enchanté.

— J’obéis, — dit Just en regardant sa femme avec tendresse, — et maintenant c’est à toi, jolie fée Charme-des-Yeux, d’user de ta toute-puissance pour faire tomber les obstacles qui pourront s’opposer à notre curiosité.

— Malgré mon peu de foi dans mon rôle de fée, nous essaierons, Monsieur… — répondit Régina en souriant ; puis elle ajouta :

— Mais sérieusement, mon bien-aimé Just, avoue que rien n’est plus charmant que notre indépendante manière de voyager à travers ce pays solitaire. Si nous avions suivi la grande route, nous aurions perdu cette bonne aubaine pour notre curiosité.

Au bout de dix minutes environ, la voiture de Just et de Régina fit halte devant la porte d’une cour immense, clôturée de barrières peintes en vert, et qui longeait une des parties latérales du parallélogramme.

Just s’était arrêté à cet endroit au lieu de poursuivre son chemin jusqu’à l’entrée principale du palais, ainsi que disait Régina, parce qu’à la porte de la cour dont nous parlons, Just venait d’apercevoir une femme qu’il comptait interroger.

Cette femme, robuste et jeune encore, était simplement mais parfaitement vêtue d’une bonne robe de futaine de couleur foncée ; d’un bonnet blanc à la paysanne d’une blancheur éblouissante, chaussée de bons bas de laine et de souliers de cuir bien propres ; elle portait autour du cou et non sans une certaine fierté, par-dessus