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Page:Sue - Martin l'enfant trouvé, vol. 7-8.djvu/451

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de Martin, anéanti, atterré, le front baissé, n’osait… ne pouvait faire un pas.

— Oui, — reprit Claude Gérard, en continuant de s’adresser à Just et à Régina, — après la mort de son fils qu’il a perdu… par un événement affreux… ce malheureux père… rougissant d’ailleurs de sa vie passée, a tenté de distraire une douleur… pourtant incurable… vous le voyez… en changeant… comme vous l’avez dit, ce misérable pays… en une véritable terre promise… Encore une fois, Monsieur Just… — ajouta Claude d’une voix profondément émue, — au nom de son repentir… au nom de sa douleur… au nom du bien qu’il a fait et de celui qu’il fera encore, qu’il lui soit pardonné…

Just et Régina se regardèrent… sans dire une parole, ces deux vaillants cœurs se comprirent.

Émus… graves… presque solennels, les deux époux s’approchèrent de M. Duriveau qui, la tête inclinée sur sa poitrine, semblait cloué à sa place… écrasé de honte et de repentir.

— Monsieur, — dit Just d’une voix pénétrée, en tendant sa main au comte, — permettez-moi… de vous serrer la main…

M. Duriveau tressaillit, releva vivement la tête… ses yeux, éteints, rougis par les larmes, brillèrent d’une joie inaccoutumée, il regardait Just avec une sorte d’angoisse craintive, osant à peine répondre à cette avance.

— Monsieur… — ajouta Régina d’une voix altérée, en présentant à son tour au comte sa main tremblante, — nous savons tout ce que vous avez fait de généreux… de grand… que le passé soit oublié…