Malgré mon ardente curiosité, craignant d’être surpris, j’allais m’éloigner précipitamment, lorsque j’avisai dans la pièce où je me trouvais, un petit escalier qui me parut conduire à une sorte de soupente, pratiquée au-dessus de la pièce voisine ; je m’y élançai, j’arrivai à un grenier éclairé par une lucarne, et seulement plancheyé ; en collant mon oreille sur le plancher, formant le plafond de la pièce où se tenait la fausse paralytique, j’entendis très-distinctement continuer le bruit de la lutte, et les exclamations suivantes :
— Monsieur ! — disait le comte Duriveau d’une voix sourde, haletante, — un galant homme n’en frappe pas un autre !…
— Vous, un galant homme ? — répondit le capitaine Just, qui semblait ne plus se posséder.
— Monsieur ! — disait le comte en balbutiant de rage, — Monsieur… c’est une… lutte de crocheteurs…
Le bruit dura encore une seconde à peine, puis j’entendis la voix du capitaine Just s’adresser à Régina :
— Pardon, Madame, d’avoir châtié cet homme devant vous… je n’ai pas été maître de mon indignation… Maintenant, Madame…
— Oh ! — murmura M. Duriveau, alors dégagé des mains du capitaine, — ce sera un duel à mort… entendez-vous ?… à mort !…
— Mon Dieu ! elle se trouve mal ! — s’écria le capitaine, — Madame ! revenez à vous… Madame…
Puis, sans doute aussi indigné que stupéfait de l’audace de M. Duriveau, qui ne s’éloignait pas, le capitaine s’écriait :