Page:Sue - Martin l'enfant trouvé, vol. 7-8.djvu/59

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Mais vous voyez bien que votre vue la tue !… misérable ! faut-il que je vous jette du haut en bas de l’escalier ?

— Occupez-vous donc de cette chère princesse, — répondit le comte Duriveau avec une rage sardonique, — délacez-là donc ?… c’est une belle occasion…

— Et rien… rien… pas de secours… Elle s’évanouit !… cette femme et sa fille se sont enfuies… — disait le capitaine, soutenant sans doute Régina entre ses bras, — mon Dieu ! que faire ?

— Cinq minutes plus tard… j’étais vengé ! — dit le comte Duriveau avec une indomptable audace. — Allons… c’est à refaire… Je serais jaloux de vous… si je ne devais pas vous tuer tantôt, beau capitaine paladin ; car c’est tantôt que je me bats, entendez-vous ?… au pistolet… Je tirerai le premier… c’est mon droit… et je vous toucherai au cœur… allez, j’ai la main sûre… le marquis de Saint-Hilaire vous dira ça ce soir… chez les morts…

— Dieu soit loué !… elle revient à elle… — s’écria Just. — Madame, ne craignez plus rien, je suis là… courage… courage… venez !

— Ah çà ! — reprit insolemment le comte Duriveau, — n’allez pas, chère princesse, vous amuser à dire que vous avez été attirée dans un guet-apens… on ne vous croirait pas… Mes précautions sont prises… Le monde croira… et dira que vous êtes venue ici volontairement… que ce n’était pas la première fois… et que le capitaine que voilà a été amené ici par sa fureur jalouse… il ne me démentira pas, je le tuerai tantôt…