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Page:Sue - Martin l'enfant trouvé, vol. 7-8.djvu/60

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J’aurai ainsi le beau rôle et vous le mauvais, chère princesse. Ça sera toujours ça en attendant mieux.

— Appuyez-vous sur moi, Madame… — dit le capitaine Just à Régina, sans doute alors remise de sa faiblesse…

Un bruit de pas assez lents m’annonça que Régina quittait la chambre, appuyée sur le bras du capitaine Just.

— Au revoir, chère princesse, — dit la voix insolente du comte Duriveau.

Puis il ajouta avec un accent de haine concentrée :

— Dans trois heures je serai à votre porte avec mes témoins, Monsieur Just Clément… Attendez-moi !

Le capitaine, sans répondre à cette dernière provocation, emmena Régina.

Les pas s’éloignèrent tout-à-fait ; je n’entendis bientôt plus dans la chambre que la marche saccadée du comte Duriveau.

Alors il s’écria, donnant un libre cours à sa rage jusque-là contenue :

— Frappé à la figure… crossé à coups de pied devant cette femme orgueilleuse… Oh ! cet homme… je le tuerai… J’ai l’enfer dans l’âme… Sans lui, j’étais vengé. Par fierté, la princesse serait morte plutôt que de rien révéler, et par intimidation, peut-être, elle fût revenue ici une autre fois… Oh ! cet homme… cet homme ! et attendre encore trois heures !!

Le comte Duriveau sortit en disant :

— La Lallemand s’est sauvée… elle a bien fait… Mais je suis sûr d’elle… Tâchons de refermer à-peu-