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Page:Sue - Martin l'enfant trouvé, vol. 7-8.djvu/89

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Je suis allé ensuite dans le salon de tableaux qui communique d’un côté à son parloir, de l’autre à sa chambre à coucher.

En outre des tableaux, il y a quelques meubles anciens dans cette pièce : à l’une de ses extrémités, au-dessus d’un très-beau bahut d’ébène de la Renaissance, se trouve un miroir de Venise, entouré d’un cadre admirablement sculpté ; ce miroir fait face à la porte de la chambre à coucher de Régina.

J’étais, tout près de cette porte, occupé à frotter un autre meuble d’ébène avec un morceau de serge, lorsque j’entendis la voix de Régina disant à sa femme de chambre :

— Mademoiselle, puis-je me lever ? mon bain est-il prêt ?

— Dans l’instant, Madame la princesse, — répondit Juliette du fond du cabinet de toilette où elle était sans doute occupée, — je n’ai plus qu’à verser dans l’eau l’essence de verveine.

Son bain !…

— C’est prêt… Madame peut se lever maintenant… — dit bientôt la voix de Juliette.

Et j’ai entendu le léger frôlement des ouvertures de soie rejetées sans doute sur le pied du lit.

Elle se levait !…

Elle se mettait au bain !…

Au bout d’un instant, elle a dit à sa femme de chambre :

— Réchauffez un peu ce bain… je le trouve froid… veillez à ce que mon peignoir soit bien chaud.

— Oui, Madame.