Page:Sue - Martin l'enfant trouvé, vol. 7-8.djvu/96

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dit, — je replacerai la plante dans un autre pot… en voici un assez grand.

— Il le faut bien… quoique la fleur soit brisée, le feuillage est si beau, que cela garnira toujours ce vase.

Et pendant que je replaçais le bulbe de cette belle plante dans un autre pot, — cette fois placez-le sur la table, — me dit la princesse, — où je le prendrai moi-même pour le mettre dans mon vase de porcelaine… il n’y aura pas ainsi de maladresse à craindre.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Heureusement pour moi la princesse, après être allée, selon sa coutume, vers les trois heures, savoir si son père pouvait la recevoir, a fini la journée chez Mme Wilson, où elle a dîné.

Le prince, de son côté, dînait au club.

Je suis sorti de l’hôtel, marchant comme un fou devant moi, sans savoir où j’allais, poursuivi par les voluptueuses et ardentes visions de cette matinée maudite…

Régina, les cheveux dénoués et debout dans sa baignoire de marbre… Régina assise au coin de sa cheminée…

Je ne peux pas achever… ces souvenirs me brûlent, me tuent…

Oh ! mourir… mourir, ou plutôt fuir ces tortures sans nom que je ne soupçonnais pas.

Non, je ne resterai pas dans cette maison fatale… la trame du comte Duriveau est déjouée… Régina n’a plus besoin de moi… je veux fuir… je deviendrais fou.