Page:Sue - Martin l'enfant trouvé.djvu/287

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vous a blessé… quoiqu’il ait disparu, Beaucadet se mettra sur ses traces ; c’est un fin limier, il le découvrira, j’en suis sûr, et on en fera bonne justice.

Pendant ces dernières paroles du comte, M. Chandavoine avait tiré un papier de sa poche qu’il lisait attentivement, tout-à-coup il s’écria :

— Ah ! voici qui est bien extraordinaire !

Et comme le comte le regardait d’un air interrogatif, M. Chandavoine ajouta :

— Je persistais à croire que l’homme embusqué pouvait être le scélérat nommé Bamboche, et je lisais son signalement qu’on a distribué dans le pays et que j’ai reçu au moment de venir chez vous, Monsieur le comte. Ce signalement, je l’avoue, ne ressemble en rien au portrait, fait par votre domestique, de l’homme qui l’a blessé, mais voici le curieux de la chose : nous avons parlé à dîner de cette fameuse Basquine dont on a dit tant de bien et tant de mal.

— Eh bien ! — fit le comte, — dont le front s’assombrit au nom de cette femme.

— Lisez, Monsieur le comte, — dit M. Chandavoine en tendant le papier à M. Duriveau, qui le prit et le parcourut, — vous verrez que ce brigand de Bamboche porte, tatoués sur le bras, ces mots : Amour pour la vie à Basquine.

— En effet, ce misérable porte écrit sur le bras le nom de cette horrible créature. Quel mystère ! — disait le comte, si profondément étonné, qu’il ne remarquait pas que, selon le signalement, le nom de Martin était aussi tatoué sur le bras de Bamboche.