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Page:Sue - Mathilde, tome 1.djvu/325

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figure, de ses manières… car je vois tout à travers un nuage de larmes.

« Il faut que M. Éloi Sécherin ne soit pas difficile à séduire ; car après son départ, mon père est venu me complimenter en m’assurant que j’avais été parfaitement bien, simple, sans prétention, et que M. Sécherin et sa mère étaient partis enchantés de moi.

« Je suis comme une pauvre prisonnière dont les yeux n’ont pas encore pu percer les ténèbres glacées qui l’environnent. J’ai bien vu vaguement M. Sécherin et sa mère ; mais il ne m’en reste qu’une idée indécise. J’ai entendu plutôt qu’écouté quelques paroles. J’ai répondu machinalement. Aujourd’hui même on signe le contrat, et mon mariage doit avoir lieu demain ou après demain, je crois.

« Quand tu me reverras à Paris dans quelques jours, tu ouvriras tes bras à la pauvre victime obéissante et résignée…

« Pardon, pardon, Mathilde, d’être venue ainsi attrister ton bonheur ; car un secret pressentiment me dit que tu es heureuse, qu’il t’aime. Tu le sais depuis le jour de l’ambassade. Je te l’ai dit. — Tu l’aimeras, — et je