Page:Sue - Mathilde, tome 2.djvu/10

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galerie de tableaux modernes ; au bout de cette galerie était une double porte de velours rouge. Un de ses battants ouverts laissait voir une autre porte fermée.

En examinant des tableaux, nous nous étions insensiblement rapprochés de cette porte. Gontran fit un mouvement, et dit d’un air étonné :

— Il y a quelqu’un là ; on parle haut. Je croyais M. de Rochegune sorti.

À peine M. de Lancry avait prononcé ces mots, que quelqu’un dit, dans la pièce à côté, d’un ton presque suppliant :

— Je vous en conjure, Monsieur, silence ! on pourrait nous entendre !! Il y a quelques personnes ici, et j’ai fait dire que je n’y étais pas.

— Mais c’est la voix de M. de Rochegune ! — dit Gontran.

— Ça devient fort piquant, — reprit mademoiselle de Maran ; — nous allons faire quelque affreuse découverte ; je suis sûre que le fils vaut le père.

— Retirons-nous, — dis-je vivement à M. de Lancry.