Page:Sue - Mathilde, tome 2.djvu/11

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Nous n’en eûmes pas le temps. Une autre voix s’écria, en répondant à M. de Rochegune :

— Il y a quelqu’un là… Eh bien ! tant mieux, Monsieur ; tout ce que je demande, c’est qu’on m’entende… Béni soit le hasard qui m’envoie des témoins.

— Vous allez voir qu’il s’agit de quelque somme confiée au vieux Rochegune en sa qualité de philanthrope, et que M. son fils nie le dépôt comme un enragé, — dit mademoiselle de Maran en se rapprochant de la porte.

— Monsieur… encore une fois… je vous en supplie, — dit M. de Rochegune, — qu’allez-vous faire ?…

À ce moment, la porte s’ouvrit violemment. Un homme sortit, et s’écria en nous voyant :

— Dieu soit loué ! il y a quelqu’un là…

Quel fut mon étonnement ! je reconnus M. Duval, que Gontran nous avait montré à l’Opéra, en nous racontant la touchante conduite de ce jeune homme envers une vieille mère aveugle à laquelle il avait caché sa ruine à force de travail. L’autre personne était M. de