Page:Sue - Mathilde, tome 2.djvu/100

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amour pour moi allait opérer dans l’avenir. En sortant de la chapelle, nous rentrâmes dans un salon que M. le chancelier avait bien voulu mettre à notre disposition. J’étais près de la fenêtre avec Gontran et mademoiselle de Maran, attendant le retour de M. de Versac pour partir avec lui.

M. de Mortagne s’avança près de nous.

Je vis les yeux de Gontran étinceler de colère.

Effrayée, je lui pris le bras en lui disant : Gontran rappelez-vous votre promesse ; mais il me repoussa presque durement en me disant : — C’est bon… je sais ce que j’ai à faire ; puis, s’avançant près de M. de Mortagne, il lui dit d’une voix sourde :

— J’ai enduré vos outrages et vos menaces, Monsieur… tant que j’ai eu des raisons pour les endurer ; ces raisons n’existent plus, et il faudra bien que vous me donniez satisfaction, maintenant que mademoiselle Mathilde est ma femme.

Mademoiselle de Maran prit Gontran par la main ; son regard brilla d’une méchanceté infernale. Elle dit à M. de Lancry, en lui montrant M. de Mortagne :