Page:Sue - Mathilde, tome 2.djvu/110

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cela bien métaphysique, bien ridicule. Voyez combien vous avez raison… Je veux expliquer ces adorables impressions, et je dis des folies. Continuons notre promenade, et laissons nos deux cœurs s’entretenir silencieusement.

Le soleil commençait à s’abaisser lorsque nous rentrâmes au chalet, déjà presque noyé dans les ombres du soir, tant les arbres qui l’environnaient étaient touffus.

Nous trouvâmes avec plaisir dans le salon un feu de pommes de pin bien pétillant, que madame Blondeau nous avait allumé, car les soirées du printemps étaient encore froides. Un charmant petit couvert était mis près de la cheminée.

Gontran m’avoua naïvement qu’il était très disposé à faire honneur au talent de ma gouvernante : elle s’était surpassée. Notre dîner fut très gai ; nous nous servions nous-mêmes. Je voulais prévenir les désirs de Gontran, lui les miens ; de là, de folles discussions dans lesquelles il finissait toujours par céder.

Après dîner, il ouvrit la porte du salon ; il y avança un grand fauteuil où je m’assis.