Page:Sue - Mathilde, tome 2.djvu/114

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flatteries de Gontran ; je prenais plaisir à me coiffer moi-même, afin de ne devoir qu’à moi tous les succès que je voulais obtenir auprès de lui.

Malgré l’essai des talents de madame Blondeau, M. de Lancry, qui avouait franchement son goût pour la bonne chère, avait fait venir son cuisinier à Chantilly ; au moyen d’une cantine de chasse parfaitement organisée, notre dîner nous arrivait chaque jour avec de la glace, des fruits ; Blondeau n’avait qu’à nous servir.

Gontran avait aussi des chevaux à Chantilly. Après dîner, notre calèche venait nous prendre, et nous partions pour de longues promenades dans les magnifiques allées de la forêt. Nous revenions quelquefois à la nuit au clair de lune, bercés par les plus adorables rêveries, puis nous rentrions. La voiture s’en allait, et Blondeau nous servait le thé !

Oh ! que de longues soirées ainsi passées ! la porte de notre salon ouverte, et nous… jouissant de toutes les beautés de ces nuits de printemps, dont le silence n’était interrompu que par le léger bruissement du feuillage !