— Mathilde, j’ai une grave proposition à vous faire.
— Oh ! dites… dites, mon ami.
— C’est de prolonger encore quelque temps notre séjour ici… si cette solitude ne vous déplaît pas.
— Gontran… Gontran.
— Vous acceptez donc ?…
— Si j’accepte ? mais avec joie, mais avec ivresse !… Mais vous me gâtez ainsi la vie, Gontran ; une fois rentrée dans le monde… que de regrets !… quels sacrifices !… Eh ! pour qui ? et pourquoi ? mon Dieu !
— Vous avez raison, Mathilde, — dit Gontran en soupirant. — Pourquoi ? pour qui ? Il y a tant de charmes dans cette existence ! et il faut la quitter pour aller se rejeter dans ce gouffre étincelant qu’on appelle le monde.
— Mais qui nous y force, mon ami ? À quoi bon la fortune ? si ce n’est à vivre librement à sa guise… Mais non, vous dites cela par bonté pour moi, Gontran… Vous êtes trop jeune encore, trop brillant, pour renoncer au monde…
— Pauvre enfant, — dit Gontran en sou-