riant doucement, — c’est vous au contraire qui êtes trop jeune, pour vous priver des plaisirs que vous connaissez à peine… Longtemps prolongée cette vie que vous trouvez charmante, vous semblerait monotone.
— Ah ! Gontran, vous dites que je suis belle… vous vous lasserez donc de ma beauté ?
— Mathilde, quelle différence !
Un bruit de pas et de voix inaccoutumé interrompit Gontran.
On parlait de l’autre côté de la haie. On frappa bientôt à la porte du jardin.
Il était onze heures du soir. Cela m’inquiéta.
— Je vais ouvrir, — me dit Gontran.
— Grand Dieu ! mon ami, prenez garde.
— Il n’y a rien à craindre : cette forêt est toute la nuit parcourue par les gardes de M. le duc de Bourbon.
— Qui est là ? — dit Gontran.
— Moi, Germain, monsieur le vicomte.
C’était un palefrenier de M. de Lancry. Mon mari ouvrit la porte.
— Que veux-tu ?
— C’est le chasseur de M. le comte de Lugarto qui apporte une lettre à M. le vicomte ;