Page:Sue - Mathilde, tome 2.djvu/119

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— C’est bon, vous direz à votre maître que je le verrai demain à Paris. Puis s’adressant à son palefrenier, M. de Lancry ajouta : — Tu donneras l’ordre à Pierre d’amener demain matin ici la voiture de voyage. Vous autres, vous partirez ce soir pour Paris avec les chevaux et la calèche. En arrivant à l’hôtel, vous direz que tout soit prêt, car j’arriverai dans la journée.

Les deux domestiques partis, je dis à Gontran avec inquiétude :

— Vous semblez contrarié, mon ami… Qu’avez-vous ?…

— Rien, je vous assure… rien… un service assez important… que me demande un de mes amis qui arrive d’Angleterre. Cela m’oblige de me rendre à Paris plutôt que je ne le pensais.

— Quel dommage de quitter cette retraite ! — dis-je à Gontran, sans pouvoir retenir mes larmes.

— Allons… allons… — me dit-il doucement, — Mathilde, vous êtes une enfant !

— Mais nous y reviendrons. Oh ! n’est-ce pas ? Cette petite maison sera pour nous un souvenir vivant et sacré !