Page:Sue - Mathilde, tome 2.djvu/160

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rieux de Gontran ; je l’accompagnai dans le parloir qui communiquait à cette serre chaude.

— C’est horriblement mal établi ! — s’écria M. Lugarto après l’avoir examinée. — Votre architecte n’y entend rien. C’est bâti au-dessus d’une voûte ; le froid passant en dessous, vous n’aurez jamais là… une température convenable. Mais voilà bien les Français… ils veulent singer l’opulence, et ils sont réduits à un luxe économique !

Le rouge monta au front de M. de Lancry, mais il fit un effort sur lui-même, et répondit :

— Vous êtes bien sévère pour M. de Rochegune, l’ancien propriétaire de cette maison, mon cher Lugarto ! car nous avons trouvé cette serre toute bâtie.

— Rochegune ?… Rochegune ?… — dit M. Lugarto, — je le connais bien ; je l’ai rencontré à Naples. J’étais alors l’amant de la comtesse Bradini… Rochegune me l’a enlevée, mais n’a pas joui longtemps de son triomphe… Au moyen de certaines lettres contrefaites… et vous savez que je contrefais les écritures à merveille, le mari…