Page:Sue - Mathilde, tome 2.djvu/171

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Chacune de vos paroles aurait été longuement, perfidement calculée, qu’elle n’aurait pas pu le blesser plus cruellement. Hier, je vous dis en confidence que Lugarto regrettait amèrement de n’être pas grand seigneur et de n’avoir d’autre valeur que celle de ses millions, et vous vous étendez complaisamment sur les avantages de l’aristocratie de naissance et de talent !! Malgré son air riant, il est parti furieux… je le connais bien… il est furieux, vous dis-je.

— Comment, mon ami, vous le défendez !… C’est vous… vous ! qui me reprochez d’avoir fait sentir à cet homme tout ce que ses manières avaient d’inconvenant ?

— Eh ! mon Dieu ! Madame, je vous ai prévenue qu’il avait des façons peut-être trop familières, et que vous m’obligeriez de les excuser en faveur de l’amitié qui m’attache à lui. Je vois avec peine que, malgré mes recommandations, vous faites tout ce qu’il faut pour l’irriter, car, je vous le répète, il est très irrité.

— Mais que vous importe, je vous le demande, la colère de M. Lugarto ?