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salon de retrouver M. Lugarto. J’y vis aussi la princesse Ksernika, qui assistait à la représentation de Guillaume Tell lorsque j’étais allée à l’Opéra avec mademoiselle de Maran, dans la loge des gentilshommes de la chambre.

— Bonjour enfin, ma chère enfant, — me dit ma tante de l’air du monde le plus affectueux en se levant pour m’embrasser.

Je frissonnai ; je fus sur le point de la repousser. À un regard de Gontran, je me résignai.

— Mais c’est qu’elle est encore embellie, — dit mademoiselle de Maran en m’examinant avec sollicitude. — C’est tout simple… le bonheur sied si bien. Et Gontran sait mieux que personne prodiguer cette parure-là. — Puis, s’adressant à madame Ksernika : — Ma chère princesse, permettez-moi de vous présenter madame de Lancry, ma nièce, ma fille adoptive.

La princesse se leva et me dit avec beaucoup de grâce :

— Nous commencions, Madame, à trouver M. de Lancry bien égoïste ; mais on ne le blâ-