Page:Sue - Mathilde, tome 2.djvu/189

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

cette expression me frappa d’autant plus qu’au même instant il partit d’un éclat de rire nerveux et forcé.

— N’est-ce pas que c’est une drôle de comparaison que j’imagine là ? — dit mademoiselle de Maran en s’adressant à M. Lugarto.

— Très drôle, Madame, très drôle ; mais avouez que j’ai le caractère bien fait.

— Comment donc ! mais le meilleur du monde ; et je suis bien sûre que vous ne garderez pas contre moi la moindre rancune. Et après tout, vous avez raison ; il n’y a rien de plus innocent que mes plaisanteries.

— De la rancune, moi ! — dit M. Lugarto ; — ah ! pouvez-vous le croire ? Tenez, je veux emmener tout de suite Gontran avec moi pour rire avec lui à notre aise de mes étoiles d’or en champ d’argent.

— Pendant que vous y serez, riez donc en même temps de vos lions rampants, — ajouta mademoiselle de Maran. — C’est ce qu’il y a de plus pharamineux dans votre blason. Mais tout cela, — reprit-elle, — ce sont des folies ; gardez vos armoiries, mon cher Monsieur, gardez-les ; ça jette de la poudre aux yeux des