Page:Sue - Mathilde, tome 2.djvu/190

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passants. C’est tout ce qu’il faut pour des yeux bourgeois ; car vos innocentes prétentions nobiliaires ne dépassent pas nos antichambres. Quant à nous, pour nous éblouir, ou plutôt pour nous charmer, vous avez, ma foi, bien mieux que des étoiles d’or en champ d’argent ; vous réunissez toutes sortes de qualités de cœur et d’esprit, toutes sortes d’immenses savoirs et de modesties ingénues ; aussi, quand vous ne seriez pas riche à millions, vous n’en seriez pas moins un homme joliment intéressant et furieusement compté, c’est moi qui vous le dis.

— Je sens tout le prix de vos louanges, Madame, je tâcherai de m’acquitter envers vous, et d’étendre, si je le puis, ma reconnaissance aux personnes de votre famille et à celles qui vous intéressent, — répondit M. Lugarto avec amertume et en me jetant aussi un regard furieux.

— Et j’y compte bien, car je ne suis pas égoïste, — répondit mademoiselle de Maran avec un étrange sourire.

— Venez-vous, Lancry ? — dit M. Lugarto à mon mari.