Page:Sue - Mathilde, tome 2.djvu/215

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Gontran offrit le sien à la femme qui accompagnait la duchesse, et nous nous dirigeâmes vers les places gardées par lord Mungo.

Il me parut en effet parfaitement capable de les conserver et de les défendre par sa force d’inertie ; c’était un homme d’un embonpoint démesuré. Lorsqu’il nous aperçut, il fit un vain effort pour se lever. Madame de Richeville me dit en souriant :

— J’ai peut-être été imprudente de lui confier nos places ; s’il n’allait pas pouvoir nous les rendre !

Pourtant, grâce à un nouvel effort, lord Mungo se leva, et nous nous assîmes toutes les trois parfaitement à notre aise.

Gontran s’éloigna après m’avoir jeté un regard expressif en me désignant madame de Richeville.

À ma gauche était un véritable buisson de camélias, la duchesse était à ma droite ; aussi, en se tournant de mon côté, elle put me parler à voix basse sans être entendue de personne.

— Mon Dieu ! — me dit-elle, — je vous pa-