Page:Sue - Mathilde, tome 2.djvu/226

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Ces dernières paroles, dites très sèchement, terminèrent cette conversation.

M. Lugarto dissimula son dépit, et, voulant sans doute se venger sur quelqu’un, il dit à madame de Richeville :

— Vous n’oublierez pas le renseignement que je vous ai donné, madame la duchesse ; lorsque vous le désirerez, j’aurai l’honneur d’aller causer avec vous.

À mon grand étonnement, à celui de M. de Rochegune, madame de Richeville répondit d’une voix émue :

— Mais demain, si vous le voulez, monsieur… De quatre à cinq heures vous me trouverez.

— Je ne manquerai pas de profiter de cette bonne fortune, madame la duchesse, — dit M. Lugarto en s’inclinant profondément. Puis s’adressant à moi :

— Ah ! Madame, prenez garde… je vous dénonce M. de Lancry comme un infidèle… Je l’aperçois là-bas en grande coquetterie avec la belle princesse Ksernika qui est fort expéditive, je vous en préviens… car chez elle un caprice prend bien vite le caractère de la passion.