Page:Sue - Mathilde, tome 2.djvu/235

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Madame de Ksernika fit un mouvement de dépit.

Je me hâtai de continuer.

— La vôtre est une réputation de beauté irrésistible, établie par de brillants et surtout par de nombreux succès. Si dans notre lutte vous triomphez encore, une nouvelle conquête n’augmentera pas de beaucoup votre gloire ; tandis que si vous succombez… jugez donc… Madame, ce sera devant qui ? devant une pauvre jeune femme sans expérience qui entre dans le monde et qui défend bourgeoisement… son mari.,.. ou si vous l’aimez mieux, son bonheur…

La princesse prit son air hautain, et me dit assez aigrement :

— Vous êtes piquée, Madame ?

Je vis à ces mots que ma réponse avait porté juste ; j’en ressentis une joie amère.

— Pas du tout, Madame, car nous plaisantons… je crois.

Gontran revint avec M. Lugarto.

— Princesse, — dit M. de Lancry, — mesdames d’Aubeterre et M. de Saint-Prix viennent d’arranger une partie de petit spectacle et un