M. Lugarto se retourna vers moi, et me dit très haut avec sa familiarité choquante :
— Allons, voyons… décidez : voulez-vous, oui ou non, que je donne quelques bals ? Fixez l’époque, le nombre, et je vous obéis… à vous…
Je devins pourpre de honte ; tous les yeux se tournèrent vers moi : je remarquai quelques méchants sourires ; mon cœur se serra, je ne trouvai pas un mot.
— Lancry, répondez donc pour votre femme, — dit Lugarto à mon mari qui était devant nous ; — je lui demande si elle veut que je donne des bals ; elle ne dit ni oui ni non.
— Donnez-les toujours, — dit Gontran ; — je suis sûr que la discrétion empêche seule madame de Lancry de vous dire oui.
— Eh bien ! Mesdames, alors, puisque cela plaît à madame de Lancry, je donnerai quatre bals.
— Deux bals du matin et deux bals le soir avec illumination dans votre magnifique jardin, ce sera ravissant ! — dit madame de Sérigny.