Page:Sue - Mathilde, tome 2.djvu/265

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peut dire, votre vie passée ? Mon ami, je suis courageuse, je trouverai des forces, des ressources immenses dans mon amour… Autant vous me voyez faible et abattue, autant vous me trouverez vaillante et résolue s’il s’agissait de vous sauver.

— De me sauver ? Et de quoi voulez-vous me sauver ?… C’est à en perdre la tête !

— Mon Dieu ! puis-je vous le dire positivement ? Cet homme vous domine : c’est un fait. Il a peut-être surpris un de vos secrets, ainsi qu’il a surpris ceux de la princesse et de madame de Richeville, que sais-je ?… Vous avez été prodigue : cet homme a une fortune royale ; peut-être avez-vous contracté envers lui des obligations ?

— Et vous osez croire que pour un si misérable motif je consentirais à montrer pour lui une amitié que je ne ressentirais pas !… — s’écria M. de Lancry en courroux.

— Je crois, mon ami, que, soumis comme vous l’êtes à l’opinion du monde, vous êtes capable de vous imposer les plus grands sacrifices pour y paraître.