cria Gontran. — D’ailleurs, M. de Rochegune part dans quelques jours…
— Eh bien ! quoi ?… il part ? ça prouverait tout au plus qu’il est las de cette petite bourgeoise, dit mademoiselle de Maran en éclatant de rire.
— Madame, Madame — dit M. de Lancry en me regardant, pour faire sentir à ma tante l’inconvenance de ce propos.
Je ne pourrais vous peindre, mon ami, l’impression désolante que je ressentis en entendant mademoiselle de Maran flétrir aussi méchamment tout ce que mon cœur venait d’admirer ; jamais son horreur, jamais sa haine du beau, qu’il fût physique ou moral, ne s’était plus odieusement manifestée.
À cette nouvelle preuve de son impitoyable méchanceté, je fis un retour sur moi-même et sur ma position. Mes défiances revinrent plus vives que jamais contre mademoiselle de Maran, sans que pourtant mon aveugle confiance pour Gontran diminuât en rien.
Je ne pus m’empêcher de me souvenir de ce que m’avait dit madame de Richeville : Défiez-