Page:Sue - Mathilde, tome 2.djvu/282

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tourne bien vite auprès de madame, — dis-je à l’inconnu ; — rassurez bien M. de Mortagne. — Soyez tranquille, ma bonne madame Blondeau, il ne sera pas longtemps sans apprendre cette heureuse nouvelle. — Je revenais à la maison lorsqu’il me sembla entendre, du côté de la grille, comme des cris étouffés, un bruit de lutte, et un bruit sourd comme un corps pesant qui serait tombé.

— Tu m’effraies ! Et ensuite ?

— J’écoutai de nouveau, je n’entendis rien. Inquiète, je retournai bien vite à la grille, j’écoutai… encore rien… rien. J’appelai à voix basse, on ne répondit pas… Je crus m’être trompée, je rentrai.

— Et le lendemain ? — demandai-je à Blondeau.

— Le lendemain, à la nuit tombante, je portai un billet à la place accoutumée ; j’attendis assez long-temps, personne ne vint : je supposai que le messager de M. de Mortagne n’avait pu arriver plus tôt. Je rentrai, me promettant bien d’aller voir de grand matin si le billet avait été retiré comme d’habitude.

— Eh bien ?