Page:Sue - Mathilde, tome 2.djvu/283

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— Eh bien, Madame ! le lendemain je le retrouvai… On n’était pas venu le prendre… Non, Madame. Mais ce qu’il y a de plus malheureux et ce qui me donne des craintes

— Mais dis donc ! — m’écriai-je en voyant l’hésitation de Blondeau.

— Ah ! Madame, — reprit-elle en joignant les mains, — jugez de mon effroi lorsque je vis près de la grille une assez grande tache de sang.

— Oh ! c’est horrible ! Et ce billet, ce billet ?

— Je le laissai toujours pour voir si l’on viendrait le chercher. Ce fut en vain. Hier seulement je l’ai retiré. Voilà donc aujourd’hui dix jours que cet événement est arrivé, car depuis dix jours on n’est pas venu retirer le billet… Il paraît donc malheureusement vrai que le messager de M. de Mortagne a poussé le cri sourd que j’ai entendu.

— Hélas !… cela ne semble que trop probable… Et tu es bien sûre d’avoir entendu un cri et comme la chute d’un corps ? — dis-je à Blondeau.

— Oui, oui, Madame, et ces traces de sang