Page:Sue - Mathilde, tome 2.djvu/298

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

M. de Rochegune me regarda avec surprise, et me dit avec l’accent le plus sincère :

— Je ne sais, Madame, de quelle démarche vous voulez parler.

— Veuillez continuer, Monsieur, — dis-je à M. de Rochegune.

Je pensais avec angoisse qu’il allait sans doute me parler de Gontran dans les mêmes termes que madame de Richeville. Quoique jusqu’alors la conversation de M. de Rochegune eût été remplie de délicatesse, de mesure et de respect, je n’aurais pas souffert la moindre attaque contre M. de Lancry.

M. de Rochegune continua :

— Vous le voyez, Madame, par ce long préambule, depuis dix ans votre sort n’a pas cessé d’occuper M. de Mortagne, mon père ou moi, tout ceci à votre insu, je le sais ; mais enfin puisse cet intérêt si vif, si soutenu, me donner maintenant le droit de vous dire une vérité utile, quelque cruelle que soit cette vérité.

— Monsieur, je ne sais ce que vous avez à me dire… mais s’il s’agit de quelque récrimi-