Page:Sue - Mathilde, tome 2.djvu/315

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Après un assez long silence, il s’assit à côté de moi, et me dit brusquement :

— Vous avez été très malade ; j’ai été bien inquiet de vous ; cela m’a fait une peine que vous ne sauriez croire.

— Je sais, Monsieur, tout l’intérêt que vous me portez, — lui dis-je en souriant avec amertume.

— Vous me haïssez donc toujours ?

— Monsieur…

— Eh ! mon Dieu ! pourquoi le nier ? Pourtant, que vous ai-je fait ?

— Je n’ai pas à répondre à de pareilles questions, Monsieur !

— Mais, enfin, on dit aux gens ce que l’on a contre eux. Depuis que vous êtes à Paris, j’ai toujours tâché de vous être agréable.

— Cette peine était inutile, Monsieur.

— Je m’en suis bien aperçu, et de reste ! Vous n’avez répondu à mes soins, à mes prévenances, que par le mépris.

— Vous auriez dû voir par là, Monsieur, que ces soins, que ces prévenances ne pouvaient m’agréer.

— Mais pourquoi cela, encore une fois ?